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Accidents
Vasculaires Cérébraux, évitons le pire… DR Mondher BEN AMEUR ANESTHESISTE-REANIMATEUR 1.
Introduction L'Accident
Vasculaire Cérébral (AVC) est une anomalie fonctionnelle ou une lésion du
système nerveux central provoquée par une pathologie des artères ou des
veines, à l'exclusion de lésions traumatiques ou tumorales. 2.
Epidémiologie C'est
une maladie fréquente dont l'incidence est d'environ 1,5 à 2/1000 hab./an et
la prévalence de 4 à 6/1000 habitants. Le pronostic vital est souvent en jeu,
la mortalité est de 25 à 30% à 1 mois, et 40% à 6 mois. Parmi les survivants
75% ont des séquelles. Les facteurs de risque principaux sont l'HTA et les
maladies cardiaques rythmiques et ischémiques. L'hyperlipémie, le tabagisme et
le diabète ont un rôle plus modéré. 3.
Diagnostic de nature de l'AVC La
nature ischémique ou hémorragique d'un AVC ne peut être déterminée que par
le scanner. 4.
Classification des AVC selon le mécanisme Cette
étape importante intervient dans l'évaluation pronostique, l'orientation du
bilan et le traitement préventif de la rechute. Etablir le mécanisme de l'AVC
fait appel à la synthèse des éléments cliniques et para cliniques.
Schématiquement il est possible de distinguer les infarctus des hémorragies.
Parmi les occlusions des artères, celles de gros calibre, des occlusions
artériolaires et parmi les ruptures vasculaires, les ruptures artériolaires
des ruptures des artères de gros calibre. 5.
Classification des AVC selon la gravité Plusieurs
Types D’AVC se rencontrent et sont d’évolution et de pronostics
différents. -
L’Accident
Ischémique Transitoire (AIT) qui se définit par la présence de signes durant
moins de 24 heures. Il va nécessiter des investigations et un traitement à
froid pour éviter les rechutes -
L'accident
constitué grave d’emblée, il touche généralement un gros vaisseau, il est
grave et son pronostic est fâcheux à court terme -
A coté
de ces cas limites, il existe une catégorie qui touche 50% environ des
patients, il s’agit d’un accident constitué mais de moyenne gravité. C’est
dans cette catégorie qu’il faut s’acharner, car de la qualité du
traitement initial dépend le pronostic 6.
Evolution naturelle et conduite à tenir L’évolution
des AVC se fait pendant les 3 à 5 premiers jours vers l’aggravation, c’est
le délai physiologique d’apparition de complications comme la transformation
hémorragique, l’œdème cérébral, l’extension de la thrombose etc. C’est
au cours de cette période qu’il faut être le plus vigilant. Le traitement
doit tenir compte des données physiopathologiques. L’œdème cérébral
étant favorisé par l’hypoxie, l’hypercapnie, et l’hyperthermie. Il
faudrait donc envisager rapidement, la mise au repos du cerveau par une
sédation adaptée et une ventilation artificielle, en milieu de réanimation.
La curarisation doit avoir des indications larges, ceci permet d’adapter la
ventilation artificielle et d’obtenir rapidement une hypothermie, très
bénéfique dans ce contexte. De
plus l’intubation trachéale permet la protection des voies aériennes des
risques d’inhalation responsable de pneumopathies parfois graves. La
surveillance neurologique se fera grâce au scanner et éventuellement la PIC
(pression intra crânienne) L’extubation
se fera au bout de cinq jours en moyenne après stabilisation des phénomènes
œdémateux. 7.
Conclusion Les AVC sont de pronostic souvent fâcheux, la mortalité est liée aussi bien a la maladie qu’a ses complications. Un traitement préventif précoce est nécessaire pour diminuer l’importance de l’œdème cérébral responsable de l’aggravation secondaire. Des l’apparition d’agitation ou de troubles de la conscience, il faut adresser le patient en réanimation pour pouvoir bénéficier d’une sédation et d’une ventilation mécanique. |
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