SOCIÉTÉ TUNISIENNE D' INFORMATIQUE MÉDICALE SOCIÉTÉ MÉDICALE SAVANTE A BUT NON LUCRATIF FONDÉE EN 1996 L'INFORMATIQUE PAR LES MÉDECINS POUR LES MÉDECINS
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RÉPONSE AU CAS CLINIQUE N°1 PAR LE DR KAMOUN MYRVAT (ENDOCRINOLOGUE, CHU CHARLES NICOLLE)
1)-
Il s’agit de discuter les étiologies d’une hypertension artérielle (HTA)
d’apparition récente chez une jeune femme de 30 ans. Ø
Une
hyperthyroïdie peut être évoquée
en premier lieu devant : -L’origine
géographique de la patiente (Jendouba étant une zone d’endémie goitreuse) -Les
signes fonctionnels que sont l’hypersudation, la tachycardie,
l’amaigrissement -Les
signes physiques : la peau chaude et moite, les réflexes ostéotendineux
vifs, le goitre Mais
ce qui est contre ce diagnostic se sont les chiffres très élevés de tension
artérielle ( en effet l’hyperthyroïdie est une cause connue d’HTA, mais
celle ci est le plus souvent modérée). De plus on ne retrouve pas d’hypocholestérolémie
typique de l’hyperthyroïdie, et de toute façon ce diagnostic est totalement
écarté par les dosages hormonaux (FT4 et TSHus normaux). Ø
Un phéochromocytome
est à évoquer en 2e lieu. L’hypersudation, la tachycardie et l’amaigrissement ainsi que les céphalées peuvent cadrer avec ce diagnostic. Celui ci est d’ailleurs confirmé par l’existence d’une masse surrénalienne droite de 7 cm de diamètre hypervascularisée abaissant le pôle supérieure du rein, ainsi que les dosages des VMA élevés. La cortisolémie après freination est normale éliminant une sécrétion éventuelle de glucocorticoides par la masse surrénalienne. L’aldostéronémie est élevée en rapport avec un hyperaldostéronisme secondaire, comme l’en atteste l’activité rénine plasmatique également élevée. Ø
Par
ailleurs cette patiente présente un diabète avec un syndrome
polyuro-polydipsique et
une glycémie à jeun à 8,5 mmol/l. Il s’agit probablement d’un diabète
secondaire au phéochromocytome qu’il faudra traiter et contrôler après
ablation du phéochromocytome. 2)-
On peut pour compléter le diagnostic de phéochromocytome, demander un dosage
des dérivés méthoxylés sur des urines de 24 heures (Ce dosage est
beaucoup plus spécifique que celui des VMA), ainsi qu’un examen
tomodensitométrique abdominal qui confirmera le diagnostic de masse surrénalienne,
étudiera ses rapports avec les organes de voisinages et détectera d’éventuelles
métastases. Par
ailleurs, devant l’existence d’hypercalcémie, une hyperparathyroidie doit
être recherchée et entrerait dans le cadre d’une néoplasie endocrinienne
multiple (NEM) de type IIa associant hyperparathyroidie, phéochromocytome et
carcinome médullaire de la thyroïde. Il faudra donc compléter le bilan par un
dosage de la Parathormone ainsi que le dosage de la calcitonine et de
l’antigène carcino-embryonnaire. 3)- Le traitement est bien entendu chirurgical après une préparation médicale adéquate : a-bloquants pendant une semaine puis a et b-bloquants associés pendant au moins 10 jours. La tension artérielle devra être complètement équilibrée avant l’intervention, on associera ainsi si nécessaire un inhibiteur calcique. L’équipe chirurgicale et le médecin anesthésiste doivent être prévenus. Un contrôle tensionnel stricte en per opératoire est nécessaire avec correction des éventuels paroxysmes dus à la manipulation de la tumeur au cours de son ablation. Les résultats de la chirurgie sont en général bons lorsque la préparation a été bien faite et l’équipe chirurgicale entraînée à ce type d’intervention. |
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